Parc José Marti à Cienfuegos - Guide Cuba - Cuba Criolla

Parc José Marti à Cienfuegos

Au cœur de Cienfuegos, le parc José Marti incarne bien plus qu’un simple espace vert. Il est le point de départ de l’histoire urbaine de la ville, le témoin silencieux de ses luttes et l’écrin vivant de son patrimoine architectural. Bordé d’édifices majestueux et animé par le souffle du passé, ce lieu emblématique fascine par son harmonie, son élégance néoclassique et son rôle central dans l'identité culturelle des Cienfueguros. Découvrir le parc José Marti, c’est marcher sur les traces de la fondation de la Perle du Sud et s’imprégner de la mémoire collective d’un peuple fier et résilient.

Où se trouve le parc José Marti ?

Le parc José Marti s’inscrit dans un périmètre chargé d’histoire, délimité aujourd’hui par les rues San Carlos (Avenida 56), San Fernando (Avenida 54), Santa Isabel (Calle 29) et San Luis (CAlle 27). Cet espace correspond autrefois à la place d’armes, baptisée Plaza de Ramirez en hommage à Don Alejandro Ramirez, administrateur général de l’île (reconnu pour son soutien à Don Luis de Clouet lors de la fondation de la colonie).

Avec le temps, le parc s’est étendu pour couvrir deux pâtés de maisons, intégrant à l’espace public une zone initialement réservée aux bâtiments administratifs. Son aménagement progressif (parterres fleuris, arbres soigneusement plantés, clôture en fer forgé, bancs de repos et allées pavées) en fait l’un des plus beaux parcs du pays.

Un lieu fondateur et chargé de symboles

Le parc José Marti est le cœur historique de Cienfuegos, ville fondée le 22 avril 1819 sous le nom de Fernandina de Jagua. À cette époque, le capitaine de frégate Félix Bouyón choisit un arbre - une majagua ou hibiscus tropical - pour marquer le point de départ du tracé urbain. Cet arbre devint le repère autour duquel furent dessinés les 25 premiers blocs de la ville. Aujourd’hui, cette racine fondatrice est représentée par une rosette en marbre blanc incrustée dans le sol du parc. Elle figure la baie de Cienfuegos en bleu, les champs en vert, le contour du district municipal en brun clair, et la ville elle-même en brun foncé. Une rose des vents marque aussi le point zéro de Cienfuegos, symbole du centre géographique de la ville.

Rappelons qu’à ses débuts, le parc occupait une superficie modeste. 30 ans plus tard, il fut agrandi pour atteindre près de 2 hectares, ce qui reste exceptionnel parmi les villes cubaines du XIXe siècle. Il devient alors un lieu de rencontre des élites politiques, religieuses et militaires, entouré d’une église, du palais du gouverneur, de la mairie, d’un hôpital et de casernes. Cette configuration en fit un espace de pouvoir et de représentation.

Une place en constante évolution

Au fil du temps, la place centrale changea de nom selon les époques et les fonctions :

  • Plaza de Ramirez
  • Plaza Real de San Fernando
  • Plaza de la Reina
  • Plaza de Recreo
  • Plaza de la Independencia
  • Salón Serrano.

Ces appellations successives témoignent de son évolution, jusqu’au 10 octobre 1906, date à laquelle elle fut officiellement baptisée Parc José Marti, en l’honneur du poète, penseur et héros de l’indépendance cubaine.

Dès le XIXe siècle, des aménagements embellissent la place :

  • Allées arborées
  • Massifs de fleurs
  • Bancs en pierre polie
  • Trottoirs pavés
  • Eclairages au gaz
  • Carrés grillagés (pour protéger la végétation).

On construisit une promenade pavée, le Salón Serrano, qui rendait hommage au capitaine Francisco Serrano. Celle-ci était ornée à son extrémité de deux lions en marbre, achetés à New York en 1862 sur ordre du gouverneur José de la Pezuela. Ces sculptures, premières du genre dans la ville, sont encore aujourd’hui visibles à l’entrée est du parc, érigées sur de hauts piédestaux.

Vers le milieu des années 1860, un ensemble sculptural dédié à Isabelle la Catholique, composé de statues et de lampadaires ornementaux, fut installé. Mais après les guerres d’indépendance, le monument fut retiré pour faire place à une statue en marbre de José Parti, inaugurée en 1906 et sculptée par Giovanni Nicolini, artiste italien. Ce monument, emblème du patriotisme cubain, scella définitivement l’identité du parc.

Un repère identitaire et vivant

Avec sa végétation luxuriante (palmiers royaux, flamboyants, ceibas et majaguas), son mobilier soigné, ses colonnes classiques et arcades élégantes, le parc José Marti incarne l’âme de Cienfuegos. Il se distingue par son tracé harmonieux et ses proportions généreuses, mais aussi par la richesse de ses éléments architecturaux et artistiques. Au fil des décennies, le parc s’est transformé en une véritable galerie à ciel ouvert, accueillant des œuvres comme le buste en bronze d’Antonio Reguera Acea, patriote local.

En outre, le parc ne se résume pas à sa beauté : il a aussi été le théâtre d’événements majeurs de l’histoire cubaine. Le 5 septembre 1957, il fut l’un des lieux-clés de l’insurrection populaire armée contre la dictature de Fulgencio Batista, contribuant à inscrire ce site dans la mémoire collective du pays.

Un site protégé et valorisé

Le parc José Marti joue un double rôle : il témoigne de l’urbanisme structuré mis en place dès le début du XIXe siècle et met en valeur un ensemble architectural d’inspiration néoclassique, remarquablement préservé.

Cette importance a conduit à sa protection officielle. S’il existe des divergences sur la date exacte de son classement comme Monument National, certains évoquant 1978, d’autres 1982, toutes les sources s’accordent sur le fait que cette reconnaissance a renforcé son statut patrimonial et sa valeur mémorielle pour la population.

Par la suite, en 2005, le site a été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, une distinction qui souligne à la fois son rôle fondateur dans l'histoire de Cienfuegos et son caractère emblématique pour la culture cubaine.

Au cours du XIXe et XXe siècle, le parc a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration, dont celle de 1925, qui a fixé l’image harmonieuse que l’on connaît aujourd’hui. Loin d’être figé, il demeure un espace vivant, à la fois héritage du passé et lieu de rencontre contemporaine.

Monuments emblématiques du parc José Marti

Le parc José Marti se distingue par la richesse de ses monuments. À part les deux lions en marbre blanc et la statue en marbre de José Marti, on y trouve également à proximité un kiosque à musique, construit en 1921, qui anime le parc lors de concerts. À l'extrémité ouest se dresse l’Arc de Triomphe, édifié en 1902 par le mouvement ouvrier local. Unique à Cuba, il commémore la naissance de la République.

Au fil du temps, d’autres oeuvres ont enrichi le parc :

  • En 1919, un monument fut érigé en l’honneur de Ramón Maria de Labra
  • En 1920, un buste rappela la mémoire du patriote Antonio Reguera
  • En 1921, deux sculptures dédiées aux poètes Antonio Hurtado del Valle et Clotilde del Carmen Rodriguez furent inaugurées
  • En 1937, un monument rendit hommage au médecin Alfredo Méndez Aguirre
  • En 1944, un buste fut consacré au philanthrope Nicolás Salvador Acea.

Ces œuvres, aux styles variés mais complémentaires, confèrent au parc une dimension de galerie en plein air, où s’entrelacent mémoire politique, culture et identité cubaine.

Les bâtiments emblématiques autour du parc José Marti

Le parc José Marti est bordé par une remarquable concentration de bâtiments politiques, culturels et religieux. On y trouve la Cathédrale de la Purisima Concepción, construite entre 1833 et 1869, avec ses deux clochers asymétriques et ses vitraux représentant les douze apôtres. À ses côtés, le Palacio de Gobierno (ancien hôtel de ville), inspiré du Capitole de La Havane, accueille aujourd’hui le siège du gouvernement provincial.

Le théâtre Tomás Terry, joyau de style italien financé par l’industrie du même nom, a vu défiler des artistes comme Caruso, Sarah Bernhardt ou Jorge Negrete. Il est reconnaissable à ses mosaïques vénitiennes et sa salle en U.

Juste à côté, l’ancien collège San Lorenzo, fondé grâce à Nicolás Jacinto Acea, accueille désormais l’école secondaire “5 de Septiembre”. À l’ouest, le Palacio Ferrer, construit par José Ferrer Sirés, abrite la Maison de la culture Benjamin Duarte. On peut y grimper dans la coupole pour admirer la vue sur la ville.

Autres témoins du passé : le musée provincial (ancien Casino Espagnol), le bodegón El Palatino, l’ancienne loge maçonnique, l’ex-douane, et plusieurs maisons privées comme celle de José Garcia. Une rue adjacente accueille aussi un petit marché de souvenirs.

4 photos

Bonjour

Je suis Thierry de "Cuba Criolla". Envoyez-nous votre demande et nous vous répondrons sous 48h.