Orchidarium de Soroa

Niché dans les collines verdoyantes de la Sierra del Rosario, l’Orchidarium de Soroa est l’un des joyaux botaniques les plus fascinants de Cuba. Situé à environ 80 km à l’ouest de La Havane, ce jardin luxuriant attire autant les passionnés de botanique que les amateurs de nature et de calme. Parfait pour une parenthèse apaisante entre deux étapes de voyage, il incarne cette harmonie entre conservation de la biodiversité et découverte poétique de la nature cubaine.

Où se trouve l’Orchidarium de Soroa ?

L’Orquideario de Soroa (Orchidarium de Soroa) se situe à l’ouest de La Havane, dans la province d’Artemisa, au cœur de la municipalité de Candelaria, aux abords du village de Soroa. Localisé dans une vallée fertile bordée par les sources du Manantiales, ce jardin botanique remarquable s’inscrit dans le périmètre de la Réserve de biosphère de la Sierra del Rosario et bénéficie d’un classement au Patrimoine national cubain. Construit à flanc de colline, il s’explore à travers un réseau de sentiers ombragés et panoramiques, offrant une immersion totale dans un écrin de verdure au cœur de l’ouest cubain.

Histoire

Fondé en 1943, l’Orchidarium de Soroa (Jardin Orquideario de Soroa) est né du rêve d’un avocat espagnol originaire des îles Canaries, Tomás Felipe Camacho (1886-1961). Installé à Cuba depuis 1905, il avait exercé comme conseiller juridique auprès d’un président cubain avant de se consacrer à sa passion pour la nature.

En 1942, il acquiert un terrain de 35 000 m² dans la municipalité de Candelaria, qu’il destine d’abord à une résidence de campagne baptisée Rancho Pelida. La mort de sa fille en 1943, puis celle de son épouse Pilar quelques années plus tard, bouleversent son existence. En hommage à leurs mémoires et à l’amour commun pour les orchidées, il transforme la propriété en un sanctuaire floral dédié à ces fleurs symboles d’élégance et de fragilité.

Camacho investit une somme considérable pour l’époque et rassemble, au fil des ans, une collection exceptionnelle de plus de 18 000 orchidées, venues d’Asie, d’Amérique centrale et du du Sud, ainsi que de nombreuses espèces cubaines endémiques. En 1952, sa passion est telle qu’il engage un jardinier japonais pour veiller sur ses précieuses plantes, devenant ainsi le premier à introduire ces espèces dans la région.

L’ensemble de l’Orchidarium, comprenant la maison familiale (aujourd’hui transformée en musée), fut achevé en 1953. Très vite, le jardin attire les visiteurs sans jamais avoir été exploité commercialement. À la mort de Camacho, survenue en 1961 après un voyage aux Canaries, le site fut confié à l’Université de Pinar del Rio, qui en assure encore actuellement la préservation scientifique et la valorisation botanique.

Un centre scientifique au service des orchidées cubaines

L’Orquideario de Soroa joue aujourd’hui un rôle majeur dans la recherche scientifique et la conservation botanique à Cuba. Placé sous la tutelle de l’Université de Pinar del Rio, il est devenu un centre de référence pour l’étude des orchidées tropicales et la préservation de la flore endémique menacée.

Sur ses terres se déroulent de nombreux travaux scientifiques, en lien avec des chercheurs nationaux et internationaux. Les laboratoires, serres et zones de cultures - généralement fermés au public - témoignent de l’intense activité menée en coulisses. On y observe, analyse et cultive avec rigueur des milliers de spécimens. Le but est de comprendre leurs pathologies, d’améliorer les techniques de reproduction in vitro, et de favoriser leur réintroduction dans les écosystèmes naturels cubains.

Parmi les missions principales menées au seil de l’Orquideario, on peut citer :

• L’étude approfondie des orchidées cubaines, espèces endémiques comprises
• Le développement des techniques de propagation, notamment par culture de tissus
• La création de nouvelles variétés grâce à des programmes d’hybridation
• L’organisation régulière d’ateliers, de formations et de cours spécialisés, visant à former la nouvelle génération de spécialistes en botanique tropicale et en sylviculture.

Ce jardin unique incarne ainsi un pôle de rayonnement scientifique qui œuvre, au-delà de sa beauté apparente, à la préservation durable de la biodiversité cubaine.

Que voir à l’Orchidarium de Soroa ?

Aujourd'hui, l’Orchidarium de Soroa offre un véritable sanctuaire végétal, abritant plus de 20 000 plantes, dont environ 700 espèces d’orchidées originaires du monde entier. Parmi ces merveilles florales, 130 espèces sont endémiques de Cuba, certaines rares ou menacées. Une espèce emblématique, l’Encyclia Bocourtii, a été découverte dans cette même région à la fin du XXe siècle. Les orchidées y sont présentées dans des conditions proches de leur habitat naturel : accrochées à des troncs d’arbres ou protégées dans des serres ombragées, à l’abri du vent et du soleil direct.

Mais le jardin ne se limite pas aux orchidées. On y trouve également une belle diversité de plantes tropicales, arbres fruitiers, espèces médicinales, crotons, fougères et autres essences de la flore locale. Les sentiers sinueux et bien aménagés offrent une promenade sensorielle, ponctuée de panneaux explicatifs et de points de vue panoramiques sur la vallée.

Par ailleurs, pour les amateurs de botanique, le centre propose aussi une bibliothèque spécialisée dans la famille des Orchidaceae, considérée comme l’une des plus riches et des plus à jour du pays.

Informations pratiques

L’Orchidarium de Soroa est ouvert tous les jours, généralement de 8h30 à 16h30 (ou jusqu’à 17h selon la saison). Le site se visite facilement à pied et la plupart des zones sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant.

L’entrée est fixée à environ 3 CUC par personne. Un supplément de 2 CUC est demandé si vous souhaitez utiliser un appareil photo.

Pour enrichir l’expérience, des visites guidées sont proposées, en espagnol ou en anglais, permettant de mieux comprendre la richesse botanique et l’histoire du jardin.