Jobo Rosado - Guide Cuba - Cuba Criolla

Jobo Rosado

Nichée entre montagnes verdoyantes et vallées oubliées, Jobo Rosado reste l’un des secrets les mieux gardés de Cuba. Loin des circuits touristiques classiques, cette enclave naturelle séduit par sa beauté brute, sa biodiversité exceptionnelle et son histoire profondément enracinée dans la révolution cubaine. Ici, le chant des oiseaux rivalise avec le murmure des rivières, et les sentiers mènent autant à des grottes spectaculaires qu’à des récits héroïques. Chaque pas dans cette zone protégée révèle un lien intime entre nature et mémoire. Que vous soyez randonneur passionné, amoureux de paysages sauvages ou curieux d’un Cuba rural et authentique, Jobo Rosado promet une immersion totale.

Où se trouve Jobo Rosado ?

Jobo Rosado est une localité rurale nichée dans les hauteurs de la région centrale de Cuba, au nord de la province de Sancti Spiritus, dans la municipalité de Yaguajay. Jobo Rosado se trouve plus précisément dans les hauteurs du nord-est, à la frontière de la province de Villa Clara, et à une distance de 130 km de la ville coloniale de Trinidad, et de 60 km de Sancti Spiritus, la capitale provinciale.   

À environ 13 kilomètres du chef-lieu municipal, ce petit village dépend du conseil populaire Turquino I et s’étend sur une superficie d’environ 5 km2. Il est situé à une altitude moyenne de 204 mètres, dans un environnement montagneux préservé, entre les chaînes de Meneses et de Cueto, qui forment la Sierra de Meneses y Cueto.

Un lieu marqué par l’histoire révolutionnaire

Jobo Rosado occupe une place singulière dans l’histoire de la Révolution cubaine. Le 8 octobre 1958, ce village fut le théâtre de l’arrivée de la colonne d’invasion n°2 Antonio Maceo, dirigée par le commandant Camilo Cienfuegos, dans le cadre de l’offensive révolutionnaire sur la province de Las Villas.

À son arrivée, deux camps rebelles furent établis dans la région. Le premier, situé à Jobo Rosado même, servit de base à la création du Front Nord de Las Villas, chargé de coordonner les opérations dans cette partie du territoire. Le second campement, installé dans la zone voisine de Montalvo, accueillit temporairement le commandant Cienfuegos alors qu’il poursuivait sa marche stratégique vers Yaguajay.

Cette étape décisive du conflit est aujourd’hui rappelée par un monument commémoratif, érigé sur le site de l’ancien campement, qui perpétue la mémoire de cet épisode crucial dans la lutte pour la libération de Cuba.

Une biodiversité exceptionnelle protégée

Le territoire de Jobo Rosado se distingue par une richesse écologique exceptionnelle, qui en fait l’un des hauts lieux de la biodiversité dans le centre de Cuba. Situé à proximité d’une aire protégée de ressources gérées, le village bénéficie d’une environnement naturel préservé, marqué par un relief karstique spectaculaire, des grottes profondes comme la caverne de Valdés et des formations rocheuses remarquables telles que celles du site de Genaro.

La flore locale compte 305 espèces végétales, réparties en 229 genres et 77 familles botaniques. Les orchidées y sont particulièrement bien représentées, avec 18 espèces, aux côtés des rubiacées et des fabacées, présentes à hauteur de 14 espèces chacune. Les euphorbiacées et les sapindacées comptent, quant à elles, 10 espèces chacune, témoignant de la diversité végétale qui peuple les forêts semi-caduques, les pâturages et les zones broussailleuses des collines environnantes.

La faune, tout aussi foisonnante, comprend 389 espèces animales, appartenant à 324 genres et 147 familles, réparties en 11 grands groupes taxonomiques. Les invertébrés dominent avec 262 espèces, tandis que 127 espèces de vertébrés ont également été recensées. Les insectes forment le groupe le plus nombreux avec 203 espèces, suivis par 87 espèces d’oiseaux, 35 espèces de mollusques et 21 espèces de reptiles.

La région est particulièrement appréciée des ornithologues et amoureux de la nature pour sa grande variété d’oiseaux. On y croise des espèces locales emblématiques telles que le tomeguín, l’azulejo, le sijú platanero ou encore différentes variétés de chouettes. Ce patrimoine naturel s’épanouit dans un climat tropical humide, où les températures varient en fonction de l’altitude et de la couverture végétale, créant une mosaïque d’habitats propices à la vie sauvage comme à la contemplation.

Une destination tournée vers l’écotourisme

Avec ses 40 km² classés en réserve de ressources gérées, Jobo Rosado reste une destination encore confidentielle pour les voyageurs indépendants. Si les visiteurs en groupe y accèdent régulièrement via des circuits encadrés, cette zone protégée conserve un caractère sauvage et authentique qui séduit les amateurs de nature et d’aventure.

Le développement du tourisme écologique s’appuie sur un environnement d’une rare diversité. Le Chalet Los Álamos, ancienne maison de plantation située à proximité du village de Meneses, sert de point d’accueil aux randonneurs et propose un hébergement rustique mais convivial. C’est de là que débutent plusieurs itinéraires, comme :

  • Le sentier de Maria Goya, qui mêle découverte des paysages et mémoire révolutionnaire
  • La Solapa de Genaro, une courte marche d’un kilomètre à travers la savane tropicale qui mène à de superbes cascades et bassins naturels propices à la baignade.

Les plus curieux pourront emprunter le sentier de la Cueva de Valdés, long de 800 mètres, qui traverse une forêt semi-caduque pour déboucher sur une grotte creusée dans le relief karstique. Plus loin, les rivières modelées par les dépôts de calcium, les formations secondaires et les collines ondoyantes de la Sierra de Meneses y Cueto complètent un décor spectaculaire.

Pour ceux qui souhaitent s’immerger dans cet environnement, des treks de trois jours permettent d’explorer en profondeur la richesse botanique et faunistique de la réserve. Entre forêts, collines, grottes et savanes, ces parcours exigent une bonne condition physique, mais offrent en échange une expérience rare.

Jobo Rosado aujourd’hui

Depuis 1959, Jobo Rosado a connu de profondes transformations qui ont contribué à améliorer la qualité de vie de ses habitants. Cette petite localité, longtemps isolée au cœur des montagnes, a bénéficié de plusieurs programmes nationaux tels que le Plan Turquino, la Révolution énergétique ou encore la Bataille des idées. Ces derniers ont permis de renforcer les infrastructures de base, l’accès à l’éducation, à la santé et à l’énergie.

L’économie locale repose principalement sur l’agriculture, organisée selon le modèle coopératif cubain. Deux structures dominent : la UBPC Jobo Rosado et la CCS Camilo Cienfuegos, qui se consacrent à la culture de diverses productions vivrières destinées à approvisionner la population.

De nombreuses structures de base ont été mises en place, notamment un cercle social ouvrier, un restaurant, une boutique polyvalente, une boucherie, un atelier de maintenance et un réseau d’eau potable desservant les habitations.

Sur le plan social et éducatif, le village est doté d’une école primaire, d’une bibliothèque publique et d’une boulangerie. L’école, équipée d’installations sportives, encourage la pratique physique à travers un encadrement qualifié. Des tournois, des rodéos et des clubs sportifs animent régulièrement la vie communautaire.

Enfin, en tant que territoire situé dans une zone protégée, Jobo Rosado est placé sous la gestion de l’Entreprise nationale pour la protection de la flore et de la faune. Une attention particulière est portée à l’éducation environnementale ainsi qu’aux actions de reboisement.

3 photos

Bonjour

Je suis Thierry de "Cuba Criolla". Envoyez-nous votre demande et nous vous répondrons sous 48h.